Enseigner l'informatique ou comment se débarrasser d'un problème…

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En observant un groupe d’enseignants de physique en formation à l’usage de l’ordinateur pour l’enseignement de leur discipline, j’ai eu la chance de pouvoir dialoguer avec quelques uns d’entre eux pour me rendre compte qu’ils abordaient dans la démarche d’investigation et dans leur programme un ensemble très complet de notions qui permettraient de valider de nombreuses compétences du B2i et de ne pas aborder l’informatique comme un objet à part. Reste évidemment que, comme le signalaient Gilles Dowek et Gérard Berry, il est nécessaire de parvenir à un moment de la scolarité à aborder les « fondamentaux » de l’informatique et que l’on peut penser qu’ils ne sont pas évoqués dans des démarches comme celles que j’ai pu observer. 
Au cours de ces échanges, je me suis aperçu que ces pratiques transpiraient les fondamentaux, mais qu’ils n’étaient pas nommés. Comment les nommer si c’est pour en faire des objets à part ? Ou plutôt a quel moment nommer ces fondamentaux de manière spécifique, en forme de théorie d’une appplication ? 
 
La question de l’enseignement de l’informatique ne peut s’opposer à celle des usages intégrés dans toutes les disciplines. Or les usages ne peuvent se faire sans référence à un cadre théorique, à un niveau ou à un autre de la formation, du curriculum. Tout comme les fondamentaux ne peuvent se travailler, à un certain niveau sans la référence à leur implication concrète, tant la diffusion des techniques informatiques est diffuse. En fait il faudrait parvenir à créer de la continuité. Pour cela il faut cesser de militer pour les découpages/saucissonnages disciplinaires. Les thèmes de convergence au collège sont une bonne piset de travail tout comme les démarches d’investigation : d’une part parce que l’on permet le passage du simple au complexe et d’autre part on développe la prise de conscience, certes modeste, mais réelle, des démarche de la recherche, ou à défaut de la curiosité.
 
Les critiques faites sur l’aspect vitrine de l’informatique scolaire doivent être entendues, malheureusement elles sont récurrentes. Les critiques faites sur le non usage des TIC en contexte scolaire doivent être entendues, car elles sont aussi récurrente. Mais il ne faut pas oublier que si les pratiques vitrines perdurent, l’usage des TIC se fait progressivement. On a longtemps cru que l’accessibilité suffisait. On a longtemps parlé de la formation des enseignants. On a surtout oublié que la forme scolaire dans toutes ses applications est extrêmement puissante pour freiner l’innovation. Et cela nos dirigeants, si attachés à cette forme, pris dans les ambiguités de leurs discours, ne l’ont pas compris. Aidés en cela par beaucoup d’entre nous que la forme scolaire protège, ils n’ont aucune raison de tenter de mettre le feu aux poudres. 
 
Finalement, enseignement de l’informatique ou intégration transversale, peu importe, du moment que les formes sont bien gardées….
 
A débattre, évidemment
 
BD

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