Une rentrée qui n’a pas de sens… numérique et éducatif ?

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Alors que l’institut Montaigne raconte tout ce que le ministère de l’Éducation a fait (https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/education-quinquennat-macron-le-grand-decryptage.pdf), en faisant croire que ce qui est fait c’est efficace, on attend une réelle vision sur la place du numérique en éducation. Depuis la prise de parole du ministre en aout 2018 (Ludovia), on note qu’aucune visée globale n’a été précisée, présentée, l’essentiel étant centré autour de l’enseignement de l’informatique, le PIX et l’EMI, mais de manière analytique, séparée, en silo. Bref sans cohérence !. On peut s’étonner de trouver si peu voir pas de référence au numérique dans ce genre de page pourtant censée porter la « bonne parole » et le « projet » : https://www.education.gouv.fr/grands-dossiers-de-l-education-89267.
Ce même institut Montaigne confirme notre analyse en écrivant : « Contrairement à de nombreux pays, le numérique n’est pas encore intégré en véritable tronc commun tout au long du parcours scolaire.
Au regard des besoins en compétences numériques que requerront les emplois de demain, il apparaît qu’une politique plus ambitieuse devra être poursuivie. » (p.16-17). Mais là encore, aucune vision globale du problème n’est effectuée, les auteurs ne savent pas par quel bout prendre le problème, car probablement, ils le connaissent bien mal, ou de loin… D’ailleurs ils ont mal lu l’évolution des directives sur le numérique en éducation : ils font le saut entre 1998 et 2018, comme si rien n’avait été proposé…. (rappelons ici la stratégie proposée par Vincent Peillon en 1993, par exemple)

Si la France est en sommeil sur ces questions, d’autres pays font de cette question un enjeu plus global : si l’on regarde du côté des autres pays francophone, cette rentrée s’annonce sous le signe d’une recherche de cohérence entre visées, finalités et actions concrètes.
En Suisse Romande on peut lire ceci : https://www.plandetudes.ch/web/guest/en/cg/
Au Québec on peut aussi lire : http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/plan-daction-numerique/plan-daction-numerique/
En Belgique (Wallonie, Bruxelles) aussi : http://www.enseignement.be/index.php?page=28101

Si ces orientations sont parfois lancées depuis 2018, il est notable de constater qu’elles engagent ces pays dans des politiques en éducation qui concernent le numérique, mais qui s’articulent aussi avec la société telle qu’elle est et telle qu’on voudrait qu’elle se développe. Alors que l’on a entendu des discours de relance autour des technologies du numérique et de l’innovation, la seule réponse dans notre pays est l’enseignement de l’informatique. L’histoire récente de la nouvelle spécialité montre pourtant qu’elle n’apporte rien de nouveau dans la manière dont la population intègre la formation informatique par rapport à la formation mathématique (https://www.franceinter.fr/nouvelles-specialites-au-lycee-le-flop-de-la-discipline-numerique). Les abandons en fin de première sont nombreux…

Bref, alors que les aficionados de la scène numérique retrouvent leur grand marché de pré-rentrée, histoire de se redonner le moral, n’hésitons pas à signaler l’indigence de la vision d’État pour ce qui concerne le numérique et en particulier la manière dont l’éducation peut s’en préoccuper….

A suivre et à débattre
BD

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