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Le B2i presque debout, oui mais…

La parution de la circulaire d’application du B2i ce jeudi 16 novembre au BOEN met enfin un point final à cette nouvelle mouture et surtout permet aux équipes de se mettre en route. Quelle satisfaction de voir cela aboutir enfin bien qu’il soit « tard »… par rapport à l’année en cours.

Remarquons que l’ensemble des documents est disponible et permet une mise en oeuvre immédiate, sous réserve que les équipes le décident. Notons que le B2i sera intégré pour la session de 2008 au brevet des collèges ce qui confirme ce qui avait été précédemment écrit.

Quelques zones d’ombres auraient mérité d’être éclairées.

– La plus importante est celle qui se trouve dans ces lignes :

« Pour chaque niveau, le B2i est acquis lorsque 80 % des items sont validés (en dehors des items optionnels pour ce qui concerne le B2i lycée) et qu’au moins la moitié des items de chacun des domaines est validée »

Comment comprendre ce passage qui est en contradiction « légale » avec le socle commun. On peut penser que pour le collège, il faudra distinguer le socle commun (tous les items) du B2i (seulement 80%). Et comment interpréter la parenthèse sur les items optionnels du lycée ?

– La seconde est celle qui évoque les deux enseignements devant au minimum figurer sur les feuilles de positionnement pour valider le B2i. Comment se fait-il que chaque item puisse être validé par seulement un enseignant dans ce document alors qu’il était souhaité que les validations de compétences soient faites, dans le texte de 2000, dans plusieurs situations.

– La troisième figure dans ce passage :

« Pour l’année scolaire 2006-2007, la feuille de position est intégrée au livret scolaire qui suit l’élève ou l’apprenti jusqu’à l’obtention du B2i de chaque niveau et renseigne sur la progression de ses acquisitions. Par la suite, elle pourra faire partie des éléments du livret personnel de l’élève. « 

De quel livrets parle-t-on réellement ? Quelle différence entre livret scolaire et livret personnel de l’élève (dont on peut se demander ce qu’il est, s’il s’agit du livret de l’élève de l’école primaire qui serait alors transposé ?)

– Enfin la quatrième concerne directement les acteurs :

« Il appartient aux responsables pédagogiques de prendre les mesures les plus appropriées pour assurer la transition entre l’ancien et le nouveau dispositif pour les élèves déjà engagés dans le processus de validation. »

Chacun va pouvoir se demander ce que signifie une mesure appropriée surtout que ce passage suit celui là : « Les dispositions de la présente circulaire s’appliquent dès sa parution au Bulletin officiel de l’éducation nationale (B.O.), dans les écoles, les collèges, les lycées et les CFA et SA gérés par des EPLE. « 

Cette circulaire permet donc d’y voir plus clair pour cette année de transition. Gageons que même un changement de gouvernement possible dans les mois à venir ne changera rien à ce B2i qui a déjà vécu un premier changement. Même si l’on peut douter du B2i, comme certains qui souhaiteraient un veritable enseignement, au moins qu’on lui laisse le temps de s’installer dans le paysage. C’était au nom du réalisme que la circulaire de septembre 2005, confirmée ici en désaccord avec le socle, avait accepté les 80%. Il reste juste à espérer que le socle commun ne va pas subir le même sort auquel cas il faudra douter de la pertinence et de la cohérence des décideurs de l’avenir de ce socle.

A débattre

BD