Ordinateur à la maison : quelles consequences pour l'ecole ?

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La publication preque simultanée de deux texte accessibles aux adresses suivantes :

http://www.pisa.oecd.org/dataoecd/28/4/35995145.pdf

http://ideas.repec.org/p/iza/izadps/dp1912.html

ainsi que leur relais sur plusieurs sites, lettres, listes de discussion ou blogs met sur le devant de l’actualité une question importante : la possession et l’usage d’un ordinateur à domicile aurait une influence significative et positive sur les résultats scolaires. Au delà de ces analyses à l’effet médiatique certain, ces travaux mérites que l’on réfléchisse quelque peut à quelques signaux qu’elles nous envoient.

Pour Robert Bibeau sur la liste eduressource : » La vrai question est donc…l’école et les enseignants ont-ils les ressources, le temps, les moyens d’accomplir cette tâche ?

Je ne parle pas ici des 15-20 % déjà engagés, je parle des autres...Pas pour les accabler mais pour chercher de quelles façons nous pourrions les aidés à accomplir leur tâche vis-à-vis les élèves. et leur acquisition des  compétences  TIC."

Pour ma part je défends l’idée que l’école est en déficit du coté culturel et social, mais pas en terme d’équipement, et qu’elle ne sait pas par quel bout prendre les choses pour avoir sa place face à une pratique à domicile dont on reconnait l’influence, même sur les résultats scolaires.

Comme on peut le constater il nous faut approfondir cette réflexion dans plusieurs directions et se demander d’abord ce que nous apprennent réellement ces études. – En premier lieu on remarque que, contrairement à ce que l’on entend souvent dans la bouche des enseignants, les enfants n’utilisent pas l’ordinateur uniquement pour jouer. Ils réalisent des tâches autres qui développent chez eux des compétences, voir des habiletés qui ne sont pas que mécaniques.

– Ensuite on peut noter que, comme comme l’avait déjà écrit Patricia Greenfield, les pratiques des TIC ont des conséquences sur un certain nombre d’opération intellectuelles (mentales ?) non directement liées à des apprentissages scolaires, mais qui entrent dans la maîtrise de certaines compétences scolaires disciplinaires (mathématiques ici). – Enfin, si cet effet se confirme, on peut se poser la question de la place qu’une école qui a une ambition égalitaire ou d’équité souhaite donner aux TIC, au delà de la mise à disposition d’équipements et de la formation technique. C’est toute la dimension d’intégration dans les disciplines, mais plus largement dans le développement culturelle des jeunes que doit se tourner la réflexion si l’on ne veut pas observer le développement d’une nouvelle forme d’illettrisme, l’illectronisme…

Ce qui est assez intéressants dans ces propos et ces travaux, c’est que même lorsque l’école est bien équipée (on le voit dans de nombreux pays), les usages sont supérieurs à domicile (cf les tableaux 1 et 3 du communiqué de l’OCDE). Ceci confirme la difficulté du monde scolaire à intégrer réellement les TIC pour les élèves. Car il faut bien noter aussi que dans de nombreuses pratiques en classe, l’enseignant est davantage utilisateur que ses élèves. On pourra rétorquer la question de l’équipement, mais il faut aussi constater que au delà des discours officiels embellis, dans les départements qui ont accordés des ordinateurs portables aux élèves de 4è et de 3è on est loin des usages supposés.

Comme le souligne Philippe Martin :

« Maintenant, je pense que nous devons tous être humble car nos sociétés sont en train de vivre de grands bouleversements qui nous affecterons que ce soit en tant qu’enseignant, parent, éducateur, employé, citoyen, entrepreneur, personne n’y échappera.En 2000, on parlait de la nouvelle économie et des futurs bouleversements mais on se disait , c’est pour plus tard. Force est de constater que nous y sommes en plein dedans et que ce qui s’applique à d’autres secteurs touchés ( journalisme, publicité, politique, technologie,musique, entreprises, management ) s’applique aussi à l’éducation et c’est le temps de dire changer ou mourir tout simplement. »

Au risque de tomber dans la dérive des nombreux zélateurs des TIC, il faut bien reconnaître que les effets des TIC, après ceux de la télévision, sur les comportements culturels et sociaux sont beaucoup plus importants et surprenants qu’on ne l’imaginait il y a quelques années. Sans aller non plus vers un catastrophisme, on peut penser qu’en engageant une véritable réflexion de fond sur ces questions, on a encore la possibilité de construire avec les acteurs du monde éducatif mais aussi du monde social des projets et des réalisations qui permettront, non pas d’enrayer ce mouvement, ce qui serait vain, mais d’autoriser chacun de nous à prendre pleinement et de manière responsable sa place dans une société dans laquelle les TIC deviennent omniprésentes.

A débattre et à suivre

BD

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