Agitation dans la blogosphère et au delà…

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Une évolution des pratiques des usagers d’Internet est en train de mettre à mal l’avenir de plusieurs secteurs professionnels : presse, édition, musique, vidéo etc… Le développement des pratiques de piratage a été le premier signal fort en direction des entreprises du secteur. Mais c’est encore davantage l’émergence rapide d’une pratique qui risque fort de déstabiliser encore plus avant ces secteur : l’association des auteurs et des réseaux de partage. Les exemples de Youtube, MySpace, mais aussi de Scribd et autres outils similaires montrent qu’une nouvelle forme d’expression voit le jour et qu’elle correspond aux canaux qu’elle utilise.

Allez donc du coté de Vivé http://www.vive-fr.org/vive/, association dont j’ai pu apprécier le dynamisme social ce vendredi 23 après midi lors de la cérémonie de lancement de la deuxième Biennale de la M@ison de Grigny (69) http://www.maison-tic.org/accueil/ . Ce type d’initiative me semble témoigner d’une avancée importante de la relation que chaque citoyen peut entretenir avec les médias, la presse, et plus généralement l’ensemble de son environnement social et économique.

Si l’on examine le développement des pratiques, on observe que de nouvelles formes d’écritures multimédia vont progressivement arriver avec le développement de l’accessibilité parmettant la mise à disposition des productions personnelles de toutes natures par Internet. Productions personnelles mais inscrites dans des démarches collectives, voire collaboratives. Autrement dit, émergent de nouveaux auteurs qui ont un autre rapport à l’économie traditionnelle de l’information. Il ne s’agit pas de concurrence, mais plutôt de chemins divergents. A une vision assez centralisée des choses, se substitue une démarche de plus en plus décentralisée et individuellement responsable. Pour l’instant le modèle dominant et traditionnel, issu des diffusions centralisées des biens informationnels, reste en place. Mais plutôt que de pirater, montent les alternatives. Auto production, réseaux d’échanges etc… Pratiques marginales tant qu’elles sont compliquées techniquement, elles deviennent des réalités dès lors que l’accessibilité technique est suffisante. L’exemple des blogs est suffisamment évidente pour ne pas envisager la reproduction d’un tel mouvement avec la vidéo. Mais attention, il reste la question de l’accès de tous à cette expression. Tant que des « spécialistes patentés » (parfois même autoproclamés) sont médiatisés et identifiés, il n’y a pas danger. Dès que l’on sort de ce groupe d’initiés les choses changent.

Dès lors que le nombre de blogs à explosé on a eu ce questionnement. Il est retonbé quand on s’est paerçu qu’il était en fait marginal en terme de contenus. On crée un blog et on l’abandonne… Mais l’étape suivante est beaucoup plus inquiétante pour les professionnels. Et si cette pratique occasionnel devenait un modèle majeur d’accès, de diffusion, de partage ? On pressent logiquemment qu’il y a un risque réel de voir émerger une nouvelle forme. Lorsque les radio libres sont apparues, on pouvait penser à la même chose : des gens ordinaires se ont emparés de ces outils. Mais très vite la règlementation et les possibilités techniques ont fait rentrer tout le monde dans le rang. Avec Internet, le processus est différent, fait de sauts et de soubresauts. C’est un peu comme le développement d’un petit enfant : on à l’impression qu’il se développe par a-coups.

Après la flambée des blogs, et des podcasts et vidéocasts ou services de partages de toutes natures, émerge progressivement une nouvelle culture. Cette nouvelle culture est encore perçue comme incertaine (modèle économique non conforme au modèle dominant) et est encore en évolution en tout cas pas stabilisée. Les promoteurs des web 2.0 ou web 3.0 ont probablement cru pouvoir marquer ces points d’arrêts or c’est une illusion pour média en mal de unes croustillantes… La réalité sociale qui se construit est toute autre et encore à venir. Elle s’appuiera, selon moi, sur une prise de conscience forte des citoyens de leur réel pouvoir sur le monde proche qui les entoure. Cette prise de conscience va progressivement réveiller « l’envie d’agir » (et je ne roule pour personne !) dans la proximité et probablement aussi l’action de terrain. N’acceptant plus la centralisation de décision que le modèle mondial actuel propose, c’est la reconstruction de proximité qui risque d’émerger dans les années à venir. Or l’exemple des TIC est éclairant et donne des repères pour observer ces évolutions.

A suivre et à débattre, comme d’habitude

BD

1 Commentaire

  1. Quand on partage des connaissances, des compétences, du savoir on ne s’appauvrit pas. Les entreprises essaient de le faire comprendre à leur personnel quand elles veulent mettre en place ce qu’on appelle le knowledge management.
    Il n’y a rien de plus dangereux pour une entreprise que le non partage de connaissances et en cas de fin de contrat que les salariés prennent avec eux un savoir précieux et des compétences déterminantes. En général ce savoir et ce savoir faire est dans la tête des personnes qui quittent une entreprise. Alors on cherche à favoriser le partage de ce savoir. Mais comment expliquer cette situation si on fait de ce savoir un instrument de pouvoir? Si on pense que le partage n’a pas lieu d’être et qu’il affaiblit une position concurrentielle?
    Rudolf Kiefer

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