Ethique, Netiquette, honnéteté

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Je suis en colère.

En effet, quelques un de mes derniers textes ont amené à des remarques et critiques intéressantes. Il se trouve que récemment j’ai reçu des réactions que je n’ai pas (pas encore) mises en ligne pour plusieurs raisons : 1 – le texte était anonyme, (mais je n’ai pas toujours été suffisamment vigilant) 2 – Les deux messages venaient de la même adresse mais avaient deux prénoms féminins différents 3 – Le contenu de ces messages n’apportait rien voir était redondant avec d’autres.

– Je refuse sur ce blog ces pratiques qui sont contraire à l’éthique des blogs que je veux défendre. En effet l’anonymat est dangeureux dans une société dans laquelle on risque de voir la délation sous X devenir un mode de vie ensemble. Le développement d’Internet et surtout du web social (web 2.0) rend possible ces pratiques et de plus en plus souvent (cf les blogs des journalistes par exemple, souvenons nous du blog d’Emmanuel Davidenkoff).

– Je revendique une autre pratique du débat. Et je tiens à saluer sur ce point nos collègues de l’EPI, Jacques Baudé et Jean Pierre Archambault qui ont clairement joué le jeu. Nous nous en étions expliqué précédemment par messagerie électronique. Certes nos positions sont divergentes, ou tout au moins ont quelques écarts. Mais est-ce pour cela qu’il faut se cacher d’une manière ou d’une autre derrière une vitrine institutionnelle ou un pseudo.

– Je reviens donc à la règle du non anonymat et n’accepterai plus de message de cette nature.

Enfin pour ce qui est des débats eux-mêmes et de leur contenu, il me semble important de revenir sur la question de l’idéologie. En effet, aucun de nos propos ne se situe en dehors d’une idéologie, parfois même nous ne le percevons pas nous même. Bruno Latour, dans ses travaux sur le travail des scientifiques des sciences dites exactes (mais qui ne le sont pas forcément), ne dit pas autre chose à leur sujet. Or nous vivons une époque dans laquelle nos présupposés idéologiques l’emportent de plus en plus souvent sur le questionnement. Sophistes ou sceptiques ? Dans ce contexte, poussé largement par les pratiques médiatiques classiques, il suffit de regarder certaines chaînes de télévision pour s’en rendre compte, faut il laisser envahir l’ensemble du web par ce mode de rapport au réel ? Je ne le souhaite pas. Je crois qu’il est nécessaire de recomposer une éthique des pratiques sur Internet et de la proposer aux grand public. Il y a des risques à s’exposer et à exposer ses points de vue. L’histoire a souvent témoigné de ceux qui ont péri pour ces faits. « Mourir pour des idées » disait Brassens, « d’accord mais de mort lente » ajoutait-il. Il savait bien, selon moi, que l’intolérance devait être combattue et que son texte était un appel au droit d’expression. Mais le droit d’expression n’est pas le droit d’affirmer n’importe quoi et surtout pas sous couvert d’anonymat. Le droit d’expression, c’est d’abord le droit de mettre des idées en débat, puis d’en débattre réellement. Les blogs sont ces formidables espaces dans lesquels ce droit d’expression peut se travailler s’éduquer, d’observer, se maîtriser.

Alors, si vous en êtes d’accord, proposons à tous ceux qui le souhaitent de s’engager sur cette voie… qui elle même est mise au débat

Bruno Devauchelle

2 Commentaires

  1. Considérant l’estime que je porte à votre réflexion, je ferai une entorse à ma résolution de ne pas commenter là où on filtre les visiteurs. À la suite d’un billet où j’ai traité de cette question, je persiste néanmoins dans ma position :

    « Malgré tout, je reste attaché à la défense de l’éthique par le dialogue social plutôt que par la censure. »

    Cette question ne fera jamais l’unanimité. Mais heureusement, il y a des gens comme vous qui élèvent la voix par conviction profonde.

    • Bruno Devauchelle sur 20 octobre 2007 à 18:13
    • Répondre

    Merci de votre commentaire. Il va de soi que je souhaite engager un dialogue (ce que j’ai fait lorsque j’ai reçu l’avis de ce message). Malheureusement l’adresse d’envoi semble une adresse cachée webXXX@cgi0X-ch.uk.clara.net. Après avoir reçu deux messages avec des prénoms féminins je viens d’en recevoir un avec un prénom masculin au nom d’un élève de classe de troisième avec fautes d’orthographe incluses. Je soupçonne légitimement un intrus de tenter une participation anonymée jusque dans l’adresse. Revenons à la question de la censure : étant l’objet de spams incessants, mais souhaitant aussi modérer mon blog, je valide les messages avant leur mise en ligne. Ils ne sont donc pas immédiatement visibles. Cette option est celle que j’adopte depuis le début de mes activités en ligne (il y a bien longtemps). Ceci est donc bien de la censure de ma part. Cet exercice est exigeant pour celui qui l’exerce comme je le fais car il pose à chaque fois la question de l’honnéteté de celui qui censure. Il peut toujours y avoir doute pour ceux qui contribuent. Mais comme mon adresse est publique (mais aussi mes activités en lignes), je laisse toujours la possibilité de s’adresser directement à moi par messagerie électronique ce qui est, pour moi, une garantie pour mes interlocuteurs. J’ai donc choisi une demi mesure… qui est toujours à questionner.

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