Promouvoir l'usage des TIC plutôt que les enseigner

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De récentes prises de position sur une demande d’un enseignement de l’informatique et des TIC explicite dans le système scolaire amène à quelques réflexions. Après avoir constaté que les enseignants sont réticents à intégrer les TIC dans leur pratique d’enseignement et que les établissements, dans leur projet global ne font pas vraiment de place aux TIC pour l’enseignement (hormis dans le professionnel et technologique et dans certains établissements pionniers), certains en appel à un retour d’un enseignement des TIC pour les élèves. Au nom de la fracture numérique, de l’approximation des compétences réelles des jeunes, il faudrait faire rentrer les TIC dans la forme scolaire et l’imposer aux élèves. Ce retour à des anciens débats doit nous alerter sur l’état du système scolaire et de ses acteurs. Ne fonctionnerait-il que selon le bon vieux modèle comportementaliste de la carotte et du baton ? Imposons une discipline au moins on sera sûr que tous les élèves auront les « compétences de base ». Evitons à tous les enseignants de s’investir dans ce domaine secondaire… tant il est évident qu’il ne l’intégrerons jamais dans leur enseignement (ce ne serait d’ailleurs pas nécessaire).

Examinons de près cette proposition :

  • – Imposer aux élèves un enseignement spécifique TIC risque de produire l’effet contraire à celui souhaité : assécher l’usage scolaire des TIC et l’enfermer dans un carcan technico-pédagogique ?
  • – Spécialiser l’usage et l’enseignement des TIC à l’école a déjà démontrer son effet déresponsabilisateur vis à vis des autres enseignants, nous l’avons observé très, très souvent…
  • – Abandonner l’approche proposée par l’intégration des TIC dans les disciplines c’est risquer d’éloigner encore plus l’école de ses vrais objets de travail, « le savoir en contexte » pour promouvoir des « savoirs décontextualisés »
  • – Redonner à l’informatique et aux TIC une place spécifique c’est risquer d’oublier que la véritable question de cette évolution est davantage celle de l’IC que celle du T. En effet qui peut dire quels seront les véritables outils technique de demain ? Alors que les pratiques d’information et de communication sont anthropologiquement co-substantielle à l’être humain, faut-il en faire un objet à part de l’ensemble des savoirs et compétences que l’école à charge de permettre aux élèves de développer ?

Le concept de territoire est bien pratique pour mieux comprendre les questions qui se posent : quel territoire pour les enseignants de technologie ? quel territoire pour les enseignants documentalistes ? quel territoire pour les technologies promues par les marchands ? quel territoire pour des pratiques sociales des technologies ? quel territoire pour les compétences informationnelles et communicationnelles ? quel territoire pour une véritable culture numérique que je préfère appeler « numéritie » ? (voir les billets précédents)

Il est clair, et je l’ai déjà écris que les élèves ont besoin d’accompagnement et d’étayage de leurs compétences intuitives. Mais cet étayage dans le domaine des TIC doit, selon moi être une responsabilité collective du système scolaire mais aussi de la société et qui ne doit pas être enfermé dans l’espace temps (toujours trop réduit) d’une discipline scolaire.

A suivre et à debattre

13 Commentaires

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  1. Intéressant.

    Je me considère comme un grand défenseur de l’intégration des TIC en milieu scolaire, mais force m’est de constater qu’en 2007, nous en sommes très très loin.

    L’échec de cette intégration m’amène à réfléchir : N’y aurait-il pas lieu d’instaurer au secondaire un vrai cours pour qu’au moins les jeunes puissent prendre quelques heures pour comprendre toute l’importance non seulement pratique mais surtout éthique des TIC ? D’autant plus que je vois très mal ce cours basé sur l’appropriation des outils de bases tels les logiciels de bureautique, de navigation web ou de communication (clavardage, courriel, etc) : les jeunes s’y ennuieraient mortellement !!!

    Cela aurait-il pour conséquence les désengagement des autres enseignants à l’égard de TIC? Sans doute, mais, il faut savoir que de plus en plus d’enseignants utiliseront pour eux-mêmes les TIC et, peut-être (c’est un gros "peut-être"), trouveront l’importance qu’elles peuvent avoir dans les apprentissages des élèves.

    Vos quatre arguments sont excellents. Mais ils sont valables aussi pour les autres matières : pourquoi diable a-t-on un cours de français, la langue étant la "matière" transversale par excellence. Idem pour les maths dont on entend le fameux discours "Les maths, il y en a partout, et on ne peut vivre sans…" Si c’est le cas, pourquoi diable ne sont-elles pas intégrer dans les autres cours???
    Les maths, la langue, les sciences ont leur propre culture. Pourquoi pas les TIC?

    À lire, cette entrevue de Duchâteau du JRI de 1992 : http://www.fundp.ac.be/recherche...

    Pour qu’il y ait véritable intégration des TIC, je pense qu’il y a des conditions essentielles à remplir. J’en ai déjà parlé sur mon blogue. Ces conditions non remplies, il faut bien se tourner vers d’autres solutions, sans doute anciennes, mais possiblement efficaces dans ce cas particulier : des jeunes qui apprendraient à utiliser d’une manière avancée les TIC (site dynamique, wiki, blogue, outils web2.0, etc) pousseraient sans doute dans le derrière des enseignants qui ne les utilisent pas?

    En tout cas, bravo pour votre blogue !

    • Isabelle sur 5 octobre 2007 à 16:40
    • Répondre

    Cette notion de "réticence" me déplait quelque peu.
    Non je ne suis pas réticente, je suis même très volontaire et pleine de projets, mais…sous-équipée !
    7 postes en réseau dans une salle pour une école de 13 classes de plus de 300 élèves, que faire d’intéressant et de productif en terme d’apprentissage dans ces conditions ?
    Et que l’on ne me parle pas de récupérer du matériel ! Je fournis des crayons et des cahiers neufs à mes élèves, de quoi travailler proprement, pas des outils sur lesquels l’enseignant est obligé de bidouiller en permanence pour ménager les incompatibilités de matériel récupéré de droite et de gauche.
    Je refuse de jouer le jeu de la démagogie, de faire semblant de palier à l’énorme décalage entre l’ambition des programmes et le misérabilisme des moyens mis à notre disposition.
    Isabelle,
    Institutrice

    • evincent sur 6 octobre 2007 à 15:55
    • Répondre

    Pourquoi y a t-il des réticences dans l’utilisation des tice dans les pratiques d’enseignement?
    Je suis d’accord avec vous, il faut accompagner les élèves dans leur utilisation des tice, mais c’est précisément là que le bât blesse…Je participais l’autre jour à une séance en salle informatique, nous présentions un livret de compétences B2i informatisé que chaque élève devait télécharger sur sa session : 18 élèves et 2 profs. Je donnais les consignes à l’oral, tout le matériel fonctionnait bien mais chaque élève avançait à son rythme et ma collègue et moi étions assaillies de questions "mais madame où dois-je enregistrer mon fichier ?" , "pourquoi ça ne marche pas ?" "j’arrive pas à ouvrir…" j’en passe et des meilleures ; bref nous avancions lentement et c’était très difficile ; je comprends que dans le cadre (bref) d’une heure de cours un prof seul ait quelques réticences à s’aventurer en salle info…l’utilisation des tice nécessite des accompagnants : qui ? des lieux bien adaptés (notre salle info est mal fichue…) Bref, je comprends les profs moins à l’aise avec les pédagogies actives et surtout avec les salles infos mal fichues…et surtout pourquoi les activités pédagogiques sont demandées essentiellement en dehors des cours (exposés, recherche d’infos…) donc encadrées par qui ?

  2. Je suis professeur d’anglais en lycée et BTS et j’utilise régulièrment les TICE avec mes élèves et étudiants.

    Force est de constater qu’à leur arrivée en seconde, certains ont très peu fréquenté les salles informatique du collège, que pour beaucoup le B2I est un sigle inconnu et qu’un certain nombre d’enseignants sont réticents à se lancer.

    Aux Etats-Unis par exemple, les jeunes élèves apprennent à se servir d’un clavier, cet apprentissage leur servira toute leur vie. Comment pouvons-nous utiliser toutes les ressources en ligne sans formation minimum à l’outil (clavier, logiciels bureautique, navigation Internet etc ..) ? Que de temps perdu !

    Une véritable réflexion devrait s’engager pour que nos enfants suivent une réelle formation minimum dans le domaine informatique à l’école primaire et au collège, dans le cadre d’un cursus organisé. Cette formation sera bien sûr approfondie lors des utilisations ultérieures dans les autres cours .

    A mon avis, c’est un pré-requis pour commencer à réduire la fracture numérique !

  3. Débat constructif !
    Les trois commentaires précédents m’enlève les mots des doigts. Pourquoi les TICE seraient naturellement transversales alors que les maths et le français ne le sont pas? Quelle garantie d’équité les élèves ont-ils devant le matériel (primaire, collège, lycée, enseignement public, enseignement privé, …)? Quel est le rythme de renouvèlement des équipements? Qui assure la maintenance? Qui décide des solutions logicielles? Propriétaire ou libres? Quels moyens donne-t-on aux enseignants pour se former? Quand ils le sont combien ont le niveau C2I Enseignant?
    Pour conclure, par quel miracle pourra-t-on convertir à l’utilisation des TICE des enseignants qui n’utilisent toujours pas régulièrement un rétroprojecteur?

    • Didier B sur 8 octobre 2007 à 16:07
    • Répondre

    Il n’y a pas d’apprentissages sans moments de structuration et de formalisation. Si une discipline n’est pas désignée pour prendre en charge ces moments pour les TIC, ils n’auront pas lieu. Seuls les élèves les plus efficients relieront entre eux les divers apprentissages qu’ils auront faits avec divers enseignants dans diverses situations et se bâtiront un savoir. Pour les autres, ils en resteront à une pratique presse-boutons, bien éloignée d’un usage raisonné de l’informatique.

    Je ne vois que des avantages à inciter les enseignants à utiliser les TIC tout en demandant simultanément à une discipline d’en assurer les apprentissages fondamentaux. Exactement comme il est souhaitable que chaque enseignant profite de son cours pour faire acquérir du vocabulaire aux élèves et les pousse à parler et écrire correctement, tout en laissant aux professeurs de français le soin d’assurer les apprentissages fondamentaux de la langue.

    Opposer le disciplinaire au transversal est une gueguerre stérile. L’un ne va pas sans l’autre.

  4. Les solutions techniques pour pallier au problème exposé par évincent existent. L’une d’entre elles se nomme ultra VNC et permet de contrôler l’ensemble des postes élèves à partir du poste prof. Je crois que le problème évoqué ici concerne n’importe quelle activité pratique. Je suis prof de SVT et je peut affirmer que le même type de réaction se produit face à un microscope ou même une simple loupe.

    Cela dénote de 2 choses :
    – une envie et une impatience des élève.
    – un défaut d’organisation du prof : Il faut savoir dire non, lorsque les questions sont trop désordonnées et obliger les élèves à expérimenter et à chercher par eux même avant de solliciter le prof … Cela peut se faire. C’est juste une habitude à leur donner .. mais qui sous entend de multiplier les séances … !

    Le principal obstacle à mon avis, reste l’équipement, quand la politique "ambitieuse" de certains CG est de doter les collèges d’un PC pour 4 élèves … !

    Hors, comme sont nom l’indique ( Personal Computer … ) un PC est conçu pour être utilisé … par une seule personne à la fois. Il faut faire évoluer d’abord la mentalité de nos élus.

    Ex 1 : Doter les établissement en matériel sous distribution Linux, pour réduire les couts ! Favoriser les logiciels libres en général ..
    Ex 2 : Préférer les solutions mobiles aux solutions "fixes". Le meilleur exemple, c’est les classes mobiles et les clefs USB.
    Ex 3 : Un ordi par élève svp … !

    Je pense enfin, que les problèmes d’investissement personnel des collègues vont se résoudre par eux mêmes dans quelques années. Je crois que cela reste quand même une question de formation initiale, une question d’habitudes aussi. Intégrer les TICEs implique des changements de paradigmes que tous ne sont pas prêts à accepter. Le prof n’est alors plus le seul détenteur du savoir … Les élèves doivent faire preuve d’une certaine autonomie .. Ils doivent savoir et pouvoir faire preuve d’initiative … Des objectifs qui ne sont pas toujours simples à atteindre dans nos classes.

    • Dominique Levesque sur 8 octobre 2007 à 19:58
    • Répondre

    Si jai longtemps adhéré à ce discours, je ne peux m’empécher de remarquer que, lorsque cet enseignement existe, l’appropriation des TIC est complètement différente. Je prends l’exemple de l’enseignement agricole, où l’enseignement de l’informatique existe dans de nombreuses filères. Lors de la mise en route de l’ENT, le lycée agricole a introduit une prise en main de l’ENT dans ce cours. Ce n’est sans doute pas la seule raison, mais force est de constater que c’est l’établissement où l’ENT compte le plus d’usage. Je prends un autre exemple. Parmi les ressources en ligne (périscolaire) que nous mettons à disposition des élèves et des enseignants, il y a un programme de bureautique. C’est une des ressources la plus utilisée. A noter d’ailleurs que les premiers usages, dans une zone agricole reculée, a été l’apprentissage massif de la dactylo. Normal, ça commence par quoi le cours d’informatique ? Savoir maitriser le clavier. Sauf que ce n’est pas l’usage en lycée. Comme tu dis : A suivre et a debattre Dominique

    • Jean-Pierre Archambault sur 9 octobre 2007 à 14:25
    • Répondre

    Bruno Duvauchelle mentionne « des récentes prises de position sur une demande d’un enseignement de l’informatique et des TIC explicite dans le système scolaire ».

    On peut penser qu’il se réfère d’une manière implicite notamment au fait que, le 25 septembre 2007, Jean-Pierre Archambault et Jacques Baudé, chargés du dossier au sein de l’EPI et responsables du groupe ITIC de l’ASTI, ont été reçus à l’Elysée par Jean-Baptiste de Froment, conseiller technique du Président pour l’Education, sur la question de l’informatique à l’Ecole.

    On pourra se référer au site de l’EPI :
    http://www.epi.asso.fr/
    Plus précisément :
    http://www.epi.asso.fr/revue/edi...
    http://www.epi.asso.fr/blocnote/...

    Interview donnée à l’Aef suite à la rencontre :
    http://www.epi.asso.fr/revue/edi...

    « Informatique et TIC : une vraie discipline ? » :
    http://www.epi.asso.fr/revue/art...

    « Le développement de l’informatique et des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement : et si la voie suivie n’était pas la bonne ? »
    http://www.epi.asso.fr/revue/art...

    « Une nouvelle forme d’illettrisme » :
    http://www.epi.asso.fr/revue/art...

    Simplement, pour l’EPI, les différents statuts éducatifs de l’informatique et des TIC (outil pédagogique, objet d’enseignement, facteur de transformation des autres disciplines, outil de travail des enseignants et des élèves) sont complémentaires et se renforcent les uns les autres.
    Nous partageons les commentaires établissant des comparaisons avec les mathématiques et le français.

  5. Quelques remarques amicales à propos du billet de Bruno Devauchelle (cité entre « » )
    ********************************

    « De récentes prises de position sur une demande d’un enseignement de l’informatique et des TIC explicite dans le système scolaire amène à quelques réflexions. »

    Ne connaissant que les récentes prises de position de l’EPI, je répondrais comme si c’était d’elles qu’il s’agissait … Mais peut-être y en a-t-il d’autres ?

    « certains en appellent à un retour d’un enseignement des TIC pour les élèves. Au nom de la fracture numérique, de l’approximation des compétences réelles des jeunes, il faudrait faire rentrer les TIC dans la forme scolaire et l’imposer aux élèves. »

    N’est pas déjà le cas dans le cadre de la Technologie au collège. Pour ce qui est du lycée, l’ex-option informatique n’imposait rien.

    « Evitons à tous les enseignants de s’investir dans ce domaine secondaire… tant il est évident qu’il ne l’intégreront jamais dans leur enseignement (ce ne serait d’ailleurs pas nécessaire) ».

    Ce n’est pas possible que Bruno Devauchelle parle ici du discours EPI qui ne cesse de réclamer une complémentarité des approches ! Il doit s’agir de quelque autre intervenant, mais qui ?

    « Imposer aux élèves un enseignement spécifique TIC risque de produire l’effet contraire à celui souhaité : assécher l’usage scolaire des TIC et l’enfermer dans un carcan technico-pédagogique ? »

    J’apprécie le verbe « risque » qui est loin d’affirmer une certitude. Nombreux sont celles et ceux qui peuvent témoigner d’une réelle complémentarité entre l’informatique dans les disciplines et l’option informatique dans les lycées dans lesquels elle se développait (rappel, un lycée sur deux en 1992). Si seulement la suppression de l’OI avait permis le développement de l’informatique dans les disciplines, on pourrait se consoler ! Ce ne fut pas le cas … Ce serait peut-être à méditer …

    « Spécialiser l’usage et l’enseignement des TIC à l’école a déjà démontré son effet déresponsabilisateur vis à vis des autres enseignants, nous l’avons observé très, très souvent…

    D’autres ont observé « très, très souvent » le contraire. (voir ci-dessus)

    « Abandonner l’approche proposée par l’intégration des TIC dans les disciplines c’est risquer d’éloigner encore plus l’école de ses vrais objets de travail, "le savoir en contexte" pour promouvoir des "savoirs décontextualisés""

    Encore une fois, qui parle d’abandonner l’approche par les disciplines. Où Bruno Devauchelle a-t-il bien pu lire cela ?

    « Redonner à l’informatique et aux TIC une place spécifique c’est risquer d’oublier que la véritable question de cette évolution est davantage celle de l’IC que celle du T. »

    Sauf que nous sommes au XXI siècle et que le T est omniprésent. Et comme le dit notre Président (il peut parfois dire des choses justes …) « en se concentrant sur la pratique, on crée une génération dépendante de la technique ; en se concentrant sur la technique, on crée une génération autonome et capable d’inventer toutes sortes d’usages. » http://www.epi.asso.fr/revue/doc...

    « Il est clair, et je l’ai déjà écris que les élèves ont besoin d’accompagnement et d’étayage de leurs compétences intuitives. Mais cet étayage dans le domaine des TIC doit, selon moi être une responsabilité collective du système scolaire mais aussi de la société et qui ne doit pas être enfermé dans l’espace temps (toujours trop réduit) d’une discipline scolaire ».

    Selon vous. Et si vous n’aviez que partiellement raison ? Et si vous preniez vos souhaits pour la réalité ? Quel pourcentage d’enseignants (toutes disciplines confondues) est capable d’assumer cet « étayage » ? Vous le constatez vous-même sur ce blog : stagnation du B2i, manque de formation des enseignants … Faut-il continuer à observer cela sans chercher une issue ?

    Bien cordialement

    Jacques Baudé, Président d’honneur de l’EPI
    10-10-2007
    " Et si la voie suivie n’était pas la bonne ? "
    http://www.epi.asso.fr/revue/art...

    • christing sur 10 octobre 2007 à 21:38
    • Répondre

    je témoigne en tant que modeste parent d’élèves jouant ici dans la cour des grands 🙂
    Mon fils est en 4e, ma fille en 3e. Jamais, au grand jamais, aucun enseignant à l’école élémentaire ou au collège n’ont proposé une référence sous forme de lien ciquable dans les classes fréquentées par mes enfants.
    Certains se plaignent, lors de la réalisation d’exposés par les élèves, que ces derniers ne "fassent que du copier-coller". Mais aucun n’a pris le temps et la peine de rélféchir avec eux à ce que c’est qu’utiliser une information, s’en inspirer, la citer, etc.
    Aucun enseignant d’arts plastiques n’a parlé de la création artistique numérique.
    L’internet est diabolisé : "ils pompent des morceaux de devoirs tout faits, ils n’utilisent que MSN".
    Dans ce cas, je préfère que l’enseignant de techno continue de traiter des TIC. Avec lui au moins, et selon le programme qui va disparaître, les élèves apprennent à vérifier la validité d’une information, à utiliser le courriel.
    Il me semble que l’injonction à un usage transversal des TIC relève d’un usage performatif de la langue : on le dit et hop, c’est fait!
    Mon oeil.
    Comme la plupart des commentateurs, je suis donc pour une complémentarité entre apprentissage situé et apprentissage spécifique des TIC à l’école. Et l’exemple de l’apprentissage du frnçais est parfait!

  6. Excusez-moi par avance d’être un peu basique dans mes réflexions qui relèvent plutôt du témoignage d’expériences.
    N’étant pas enseignant je ne me hasarderai pas à me prononcer sur ce qui se passe au sein de l’EN.

    Ceci étant dit, chez certains enseignants que je côtoie comme chez les acteurs sociaux-éducatifs avec lesquels je travaille sur cette prise en compte des TIC dans leurs pratiques quotidiennes (www.maison-tic.fr) , la question de l’équipement et de l’accès à l’outil restent encore omniprésentes dans l’approche de ce qui devrait entrer plutôt dans le cadre d’une éducation citoyenne et responsable aux médias (TIC ou pas).

    Je ne veux généraliser de discours, mais la communauté éducative (dont je fait partie) dans son sens le plus large, ne peux que constater aujourd’hui les dégâts fait par la non prise en compte d’un média dont on a sous-estimé les effets quand il a fait son apparition dans les foyers : la TV.

    L’histoire va-telle se répéter ? Pour moi apprendre à utiliser l’outil avec toutes les heures de cours ou autres ateliers et certifications ne veut pas dire éduquer à l’appropriation et la découverte des usages sociaux de TIC.
    Sachant (par expérience) que cet axe éducatif et les projets nécessairement transversaux qui y contribuent n’impliquent forcément d’avoir une salle informatique derniers cris dans son école ou son centre social…

    Je ne peux donc qu’être d’accord avec Bruno Devauchelle :
    « Il est clair, et je l’ai déjà écris que les élèves ont besoin d’accompagnement et d’étayage de leurs compétences intuitives. Mais cet étayage dans le domaine des TIC doit, selon moi être une responsabilité collective du système scolaire mais aussi de la société et qui ne doit pas être enfermé dans l’espace temps (toujours trop réduit) d’une discipline scolaire ».

    Pour chacun, c’est bien la question du parcours éducatif global de l’enfant en particulier et des individus de façon générale qui nous est posée.
    Je suis effectivement convaincu que l’accompagnement éducatif et citoyen aux TIC relève d’une responsabilité collective de l’ensemble des acteurs sociaux et éducatifs.
    Je pense que l’époque des ateliers et cours informatiques doit évoluer rapidement vers une dynamique d’éducation critique aux médias par le biais d’activités "ordinaires" quotidiennes.

    Il est peut-être rassurant et plus facile de prendre l’apport des TIC comme une plus-value technique (je modernise ce que je fait) que d’en chercher la plus value éducative (je peux aller plus loin et différemment dans ce que je peux faire).
    La fameuse continuité éducative ne trouve-t-elle pas aussi un écho dans la prise en compte des TIC au cœurs des pratiques professionnelles des uns et des autres.

    La question ne doit pas tourner, me semble-t-il, seulement autour de choix pédagogiques en lien avec l’apprentissage de l’outil informatique, mais plutôt sur la recherche d’un positionnement éducatif global et transversal à une communauté d’acteurs citoyens et responsables face à une évolution majeure de notre société.

    Tout ça manque peut-être un peu de style, mais l’essentiel y est !

    Merci à Bruno de nous faire partager ses réflexions quelques fois dérangeantes mais toujours constructives, à mon niveau en tout cas.

    Cordialement

  7. Le débat ci-dessus est très intéressant mais ne devrait-on pas se poser également la question des référentiels multiples ?
    Les B2I et C2I présentent un référentiel de compétences intéressantes mais relativement décontextualisées pour pouvoir s’adresser au plus grand nombre. Ces référentiels viennent s’ajouter aux programmes ou référentiels des différentes formations. Je suis enseignant en Génie Electrique en lycée technologique et en BTS Electrotechnique et nous connaissons l’usage de plusieurs référentiels avec la formation à l’habilitation électrique [http://www.iufmrese.cict.fr/refe... Nous intégrons cette formation à la formation disciplinaire sans trop de difficultés car les contextes et les enjeux sont très proches. Par contre, nous avons tenté une approche similaire avec le référentiel du C2I niveau 1 sans succès. Certaines compétences peuvent être très facilement intégrées à l’usage des logiciels professionnels que nous utilisons alors qu’une grande partie nécessiterait un enseignement spécifique. Malgré cela, je pense que l’intégration du référentiel du C2I reste possible mais un effort particulier doit y être consacré.

    Cordialement.

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