Reprise dans le monde éducatif

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Grace à l’aménagement du temps scolaire (semaine de quatre jours), depuis presque la mi-aout, l’éducation revient au premier rang des préoccupations médiatiques. Entre les nouveaux emplois jeunes et les dispositifs Borloo pour les enfants les plus en difficulté, le ministère porte ses annonces dans le champ du social. Un additif à la circulaire de rentrée (http://www.education.gouv.fr/bo/2005/30/MENE0501720C.htm) confirme cette approche sociale du discours gouvernemental de cette rentrée (dans la ligne de ce que le premier ministre affiche depuis sa prise de fonction). Du coté des TIC, ce sont les ENT (environnements numériques de travail) qui vont avoir la vedette cette année. Tant les revues spécialisées (l’Ordinateur Individuel, SVM…) que les sites spécialisés, tous voient dans ces dispositifs l’élément essentiel de cette rentrée en éducation. Le site Educnet donne d’ailleurs de nombreux textes complémentaires sur le sujet, cela va donner le moyen d’envisager ce que cela donne, sans pour autant parler de véritable évaluation (on est encore en période d’expérimentation). L’enthousiasme de certains commentateurs non spécialisés dans l’éducation, mais dans l’informatique, rappelle que si techniquement les solutions sont séduisantes, encore faudra-t-il que sur le terrain les choses se concrétisent et qu’on en tire les enseignements. Du coté de l’éducation, on aura pu lire pendant l’été le numéro du monde de l’éducation qui nous fait penser étrangement que nos penseurs en pédagogie se renouvellent peu depuis près de vingt ans. Y aurait-il un air de fin de règne ? En tout cas la moyenne d’âge de nos spécialistes montrent qu’ils appartiennent pour la quasi totalité à la génération 68 ou juste-après. L’influence de la pensée des trente glorieuses n’a-t-elle pas été (encore) modifiée, questionnée, par la génération « chômage-pétrole » ? A moins que ce ne soit du coté des média de masse qu’il faille aller voir. En effet le « pensionnat de Sarlat », sponsorisé par la société « Acadomia » arrive sur TF1 le jour de la rentrée : le 1er Septembre. Que penser de cette suite dans laquelle le CPE est devenu chef d’établissement (syndrome Sarkosy) ? Elle a été tourné en Juillet 2005 dans le collège lycée Saint Joseph (établissement privé sous contrat). La génération chômage-pétrole aurait trouvé deux réponses à ses angoisses : l’autorité et le libéralisme avancé. En effet en parlant d’un tournage dans un « lycée privé » (et non pas sous contrat avec l’état), cette présentation risque de faire faire un amalgame entre l’enseignement totalement privé (payé exclusivement par les élèves), les officines de soutien scolaire (qui ont aussi la part belle dans les médias) et l’enseignement piloté par l’état (public ou sous contrat) dont les finalités sont bien différentes. On voit bien ici la montée d’un modèle pédagogique qui résoudrait bien des problèmes (pour leurs promoteurs) : pensionnat, méthodes autoritaires, paiement par les parents. heureusement, l’objectif de cette émission est de faire obtenir le « BEPC » (SIC) à 80% des élèves (étrange ressemblance avec les ambitions du ministère…) On peut déjà suivre sur certains sites des échanges entre élèves voire entre participants (réels ou non) de cette émission.

D’un coté le social affiché par le ministère, avec la modernité technologique des ENT, de l’autre le retour « aux bonnes vieilles méthodes » prôné par nos têtes pensantes des médias de masse…. La rentrée s’annonce riche en évènements, surtout si les premières grêves touchent rapidement les enseignants de l’éducation nationale….

A débattre

BD

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