Ah la bonne année !!!

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Revenant d’un séjour au Liban, j’ai perçu ce que signifiais une année paradoxale, entre espoir et craintes, entre oppositions extrèmes et réconciliation (des pays comme l’Algérie ou le Maroc tentent actuellement de la faire).

Comment ne pas espérer que la « bonne » année 2006 le sera vraiment pour tous les peuples que la mondialisation a définitivement rapprochés ? C’est probablement en se demandant, chacun de nous, si nous acceptons encore d’être « missionnaire » du quotidien comme me l’a suggéré un collègue libanais qui perçoit l’effondrement des valeurs au profit des intérêts (et ici la métaphore économique prend tout son sens). Même si les connotations historiques attachées à ce terme ne doivent pas nous tromper (la colonisation …), le sens premier du terme mérite pourtant qu’on s’y attarde.

Ce n’est probablement pas Philippe Meirieu qui, en un ouvrage et un site web, s’opposera à ce terme. Dans l’ouvrage d’entretien avec Jacques Liesenborghs, « l’enfant, l’éducateur et la télévision » il nous permet de relire son itinéraire personnelle et professionnel jusqu’à ce passage important, coeur de cet ouvrage, sur la notion de « sidération ». Ainsi la télévision et son prolongement technique, la télécommande, sont les instruments technique d’un sidération, acte intentionnel de ceux qui, à l’aide de cette technique proposent de rendre « nos cerveaux disponibles » et pas seulement à la publicité. La télévision, prise ici comme objet central, ne supprime pas les questionnements sur les TIC en général qui sont aussi abordés. On peut simplement constater que, dans ce texte, la place d’Internet et de ses usages est mise de coté par rapport à la télévision, l’apparition du site web de Philippe Meirieu n’y est peut-être pas étrangere : http://www.meirieu.com/ On peut en effet constater que le site qu’il propose est riche et va attirer nombre de lecteurs, ce qui est l’objectif visé. La critique pourra porter, outre les débats de fond que ces écrits suggèrent, sur le fait que la mise en avant de la « personne » relève aussi d’une forme de « mise en scène », qui, si l’on connait les talents d’orateurs de l’auteur et aussi ceux de débatteur, peut ne pas surprendre.

Mais le livre de la nouvelle année n’est pas nouveau. ou plutôt s’il l’est en français il ne l’est pas en anglais (USA). Lawrence Lessig voit son livre « l’avenir des idées. Le sort des biens communs à l’heure des réseaux numériques » traduit en français par J.B. Soufron et A. Bony et édité aux PUL. Initialement publié en 2001 et donc désormais disponible en France, cet ouvrage arrive à point nommé pour comprendre l’enjeu des TIC et d’Internet dans les années à venir et en particulier au moment où la loi DADVSI est encore en discussion au parlement. Cet ouvrage d’un juriste et surtout du créateur des « commons creative » est accessible et surtout propose de dépasser l’opposition régulation par le marché ou régulation par l’état en posant la question « morale » du bien commun. Autrement dit, il renvoie aux fondamentaux de la vie en société : qu’est-ce que le bien commun ? A partir de cette notion, il montre comment l’avenir d’Internet est menacé si l’on ne déplace pas le questionnement. Christian Paul député socialiste qui donne un avant propos à cet ouvrage donne le ton. Mais bien plus la lecture de cet ouvrage est recommandé pour tous ceux qui veulent réfléchir aux finalités des choix faits actuellement en matière de TIC, cette réflexion amenant, comme pour toutes les questions liées aux TIC, à aller plus loin et à réfléchir plus globalement sur notre vie en société. Ouvrag essentiel et accessible, il devrait servir aussi de base de réfléxion pour tous ceux qui prétendent « réfléchir » les TIC en ce moment. Attendons avec (im?) patience que l’ouvrage « Free culture » du même auteur soit proposé en français, comme annoncé par les traducteurs afin de compléter notre réflexion.

On pourra aussi lire avec intérêt deux autres ouvrages : « Apprendre et enseigner dans la société de communication » publié par le conseil de l’Europe permettra de mieux comprendre la réflexion européenne élargie sur la place des TIC en éducation. Enfin l’ouvrage dirigé par jean Louis Monino, Marie CLaude Lesage et l’équipe Portices et intitulé, de façon très médiocre, « Réussisez le C2i niveau1 » permettra de prendre la mesure des exigences actuelles pour tous ceux qui tentent d’atteindre le niveau universitaire Bac+3 (licence). Malheureusement, cet ouvrage est, à notre avis, très mal structuré, et surtout le CD ROM contient des erreurs techniques qui supposent d’avoir atteint le niveau proposé avant de l’utiliser (ce qui est paradoxal). En effet des liens sur un site dont les consignes ne sont pas explicitées ou encore l’installation d’un logiciel impossible sur un autre disque que le disque C: sur les PC… (mais il est vrai que l’un des auteurs du CD est féru de macintosh)…

Voilà de quoi bien redémarrer une année nouvelle, voire d’oublier les maux de tête que la précédente nous a laissés…

A suivre et à débattre

BD

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