Pour qui parlent les politiques et les médias ?

Print Friendly, PDF & Email

Écouter les médias rapportant les propos des candidats aux élections législatives et autres politiciens (parfois même pas candidats), c’est être assuré, avant même les articles et autres reportages ou interview de ce qu’on va entendre, de ce qu’ils vont dire, pas de surprise. Les orateurs politiques sont devenus extrêmement prévisibles et bien sûr les « petites phrases et autres « bons mots » (on appelle cela les « punch line » dans les milieux autorisés) qui vont permettre aux professionnels des médias (faut-il encore appeler journaliste ces pratiques de boites d’écho) de se vendre au public, sont rapportés tels quels, le plus souvent sans aucune approche critique réelle.
Ce qui est difficile à supporter, c’est le caractère répétitif de ces manières de faire. Ces prises de parole sont bien sûr pleines d’assurance (chacun détient la vérité), d’arrogance (nous sommes surs de détenir la vérité) et de mépris ( les adversaires, et non pas les concurrents, sont des veaux, comme d’ailleurs ceux qui votent pour eux). Mais surtout la plupart manquent d’autant plus d’humilité qu’ils ne sont pas « aux affaires », c’est à dire qu’ils n’ont pas en charge des décisions pour la société qu’ils veulent représenter. Parler et faire des promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, paraît-il, mais le respect de l’auditeur, du public, du peuple exige une autre approche et surtout une autre manière de transmettre les idées que l’on défend. Il ne s’agit pas de faire partager ses idées, mais de les imposer !!! La responsabilité, partagée entre les politiques et les médias, doit être mise en question à l’aune d’un projet de société qui soit vraiment un projet collectif pour lequel le citoyen accepte de donner sa délégation (vote dans une démocratie représentative).

Pour se remonter le moral on pourra réécouter deux documents :
– le premier est une ancienne chronique de François Morel intitulée « C’est un peu plus compliqué que ça » – https://www.dailymotion.com/video/xby306 On y retrouve cette idée de l’irresponsabilité des propos de celui qui n’est pas aux affaires mais qui change du tout au tout dès qu’il y accède… (fin de la chronique).

Le second est celui qui s’adresse aux électeurs potentiels qui cherchent à comprendre ce qu’est la politique. Pierre Dac et Francis Blanche dans leur chanson « Le parti d’en rire » https://www.youtube.com/watch?v=TLz1JUIcSkk mettent en évidence, par l’absurde, ce que sont les programmes politiques. En nous invitant à l’humour et à l’absurde (on se rappelle l’Os à Moelle), un frère du Canard, Pierre Dac nous invite à ne pas se faire d’illusion sur le système politique et médiatique.

Est-ce une invitation à déserter le Politique ? Non il s’agit bien au contraire d’une invitation à exiger des politiciens et des médias un changement de mode de fonctionnement, de prise de parole. EN renonçant aux promesses, à la démagogie, au populisme, les uns et les autres pourraient enfin ouvrir la porte à la « réflexion » alors qu’ils cherchent à provoquer le « réflexe » de l’électeur….

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.