Des applications utiles pour apprendre, et à portée de la main

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Après avoir vu passé plusieurs listes d’applis sur Ipad pour l’éducation je me suis demandé, au delà des machines, quelles sont les applications ou les types d’applications qui pourraient être bénéfiques pour un usage de ces outils en classe. Précisons d’abord le cadre de mise en oeuvre : Parmi les différents types d’installation ou d’organisation des TIC dans un établissement scolaire, j’ai choisi de me limiter à un seul type : l’outil à portée de la main. En effet depuis près de dix années je défends l’idée que les TIC n’auront d’intérêt dans les activités d’apprentissage que si elles sont disponibles « quand on en a besoin ». Ce propos peu paraître évident, mais à l’époque où l’on achète (encore;-))) des TBI, où l’on installe des salles informatiques ou des chariots mobiles de portables et autres flottes de tablettes, je pense que l’on fait fausse route et que seul l’équipement personnel des acteurs de l’éducation est en mesure de répondre au pari du numérique. A l’instar de la vie quotidienne, comme on le voit avec le téléphone portable, le développement de la culture du numérique est d’abord une « culture du choix ». Autrement dit, savoir utiliser de manière pertinente les objets de mon environnement au moment où j’en ai besoin, et donc savoir choisir le bon objet pour atteindre l’objectif que je me suis fixé. C’est pourquoi aller dans une salle informatique ou encore devoir réserver le chariot mobile ou le TBI est en contradiction avec cette vision, de même qu’être systématiquement obligé d’utiliser une application parce qu’on m’y oblige est anti éducatif (sauf dans situations précises).
L’évolution des contextes techniques a rendu pertinents de nouveaux types d’applications. C’est en particulier le cas du réseau sans fil, mais aussi celui de la portabilité des machines, ou encore plus ancien, le multimédia interactif. Si nous nous replaçons dans le contexte du plan Informatique pour tous de 1985, on s’aperçoit des nombreuses limitations de ces machines, dont pourtant bien des possibilités ont été oubliées ou écartées. Or ces limitations sont aujourd’hui en partie levées ou modifiées par ces évolutions techniques (toutes sous tendues par la miniaturisation des composants et l’accélération du traitement du signal). Il est donc désormais possible d’envisager de revisiter ce potentiel. Ce travail, loin d’être exhaustif, s’appuie sur une veille sur les applications destinées à aider à apprendre ou même à enseigner. Mais plutôt que de donner des noms de logiciels, il me semble plus pertinent d’évoquer les fonctions de ces applications. On va rapidement se rendre compte que, si les technologies ont évolué, les concepts sous jacents eux restent relativement stable et, par contre, le confort d’usage l’accessibilité se sont largement améliorés.
La catégorisation ci-dessous est principalement issue d’une observation de configurations personnelles d’enseignants et d’élèves ou d’étudiants, elle n’a aucune prétention scientifique autre qu’empirique…  Comme toute catégorisation, on s’apercevra vite qu’elle n’est pas exclusive mais au contraire qu’il faut y voir la possibilité qu’une application recouvre plusieurs catégories de manière plus ou moins partielle.

  • Des applications pour consulter
    • Ce sont toutes les applications qui vont permettre d’accéder à des documents de toutes natures et de les consulter aisément. Du navigateur au logiciel de lecture de fichiers à formats particulier, ces applications ont comme spécificité d’essayer de faciliter l’accès aux contenus sur des écrans dont on sait que la platitude est la première limite et l’incomplétude la deuxième.
  • Des applications pour découvrir
    • Ce sont des applications qui offrent un univers fini et structuré dans lequel on peut se « promener». Certaines sont très dirigées et structurées en livres, d’autres sont plus ouvertes, sous forme de frise chronologique ou encore de schéma. Ces applications sont au départ des sortes de collections de contenus (anthologie ?) qui ensuite se sont enrichies de fonctionnalités nouvelles offertes par la technique (cf. ci-dessus)
  • Des applications pour s’entrainer
    • Ce sont les plus traditionnelles, celles qui rappellent d’abord l’enseignement assisté par ordinateur, sorte d’enseignement programmé. Ces applications n’ont pas toujours beaucoup évolué, mais beaucoup se sont assouplies, ont abandonné la rigidité des premiers langages auteurs. De l’exerciseur classique au simulateur en passant par les jeux sérieux (voir ci-dessous) il y a une gamme assez étendue de produits dont la principale caractéristique est le « guidage orienté apprentissage ».
  • Des applications pour simuler
    • « Faire comme pour de vrai » sans pour autant prendre les mêmes risques est un souhait que tout éducateur aime proposer à ses élèves, ses étudiants. Plus largement la tentation de simuler la réalité est un bon moyen de tenter de l’approcher c’est pourquoi, de la simulation enfantine (avec dessins ad hoc) à la simulation de hautes technologies par exemple, ces applications sont de plus en plus présentes sur les machines.
  • Des applications pour gérer son organisation personnelle
    • Le temps, l’argent, le travail, les loisirs, les documents etc… Autant d’éléments que l’informatique aide à organiser et à gérer. Les applications dédiées au monde scolaire et universitaire se sont développées et c’est surtout du coté de l’outil personnel que l’on trouve un grand nombre de propositions. Celles-ci vont de l’application mono tâche (le calendrier par exemple) à l’application couteau suisse qui prétend tout faire en un seul logiciel.
  • Des applications pour produire des documents, des supports
    • Traditionnellement l’informatique produit des documents, des supports. D’abord textuels puis multimédia, les applications de productions sont parmi les plus développés et font partie de l’inventaire de base de tout équipement personnel. Si les tablettes ont laissé penser un temps qu’il était difficile d’utiliser ce type d’applications sans clavier, l’accoutumance des usagers a vite démontré l’inverse. Plus facile à utiliser que le clavier du téléphone portable, les claviers virtuels des tablettes sont presque de la taille des claviers des netbooks et désormais produire (en plus avec un stylet) sur ces outils est de plus en plus aisé. Reste la continuité entre les différentes machines et les différentes applications. En ce début d’ère des tablettes, comme au début de l’ordinateur individuel, la guerre fait rage et chacun tente de s’imposer… Mais l’usager doit surtout veiller à la « transportabilité » de ses productions
  • Des applications pour organiser sa pensées, ses documents, ses supports
    • L’augmentation de la mémoire des ordinateurs n’a pas permis aux personnes désordonnées de mettre de l’ordre dans leurs affaires. Même si la structure arborescente (celle de nos disques dur) reste dominante, de nombreuses applications tentent de nous aider à organiser nos idées, nos documents nos ressources. Le dernier objet à la mode est la mind mapping, mais là encore, pas d’illusion, la main humaine reste telle qu’elle est… De nombreuses applications se développent dans ce sens, en lien avec les outils d’organisation personnelle.
  • Des applications pour interagir et collaborer
    • On ne peut ignorer les applications dédiées à l’interaction et la collaboration à distance (proche ou lointaine). Chaque site de réseau social propose la sienne ce qui facilite parfois la vie par rapport à l’utilisation du navigateur Internet. Plus généralement la connectivité se déploie et l’on découvre progressivement des applications qui permettent de la collaboration locale, géographiquement située. L’intégration progressive de la téléphonie dans tous les appareils numériques va renforcer et renforce déjà ces possibilités. Partager instantanément un texte une image, sans artifice technique complexe devient une action ordinaire dans cet univers. Les outils de partage de ressources en ligne (espaces partagés) sont pionniers, mais ils sont déjà contestés par les autres modes d’interaction de personne à personne qui semblent avoir un avenir réel.
  • Des applications pour piloter des moments d’apprentissage
    • Certains enseignants rêvent de pouvoir piloter leur classe virtuellement. Le passage par une application de LMS (enseignement à distance en ligne) est toujours possible, mais l’usage du navigateur pourrait vite se trouver concurrencé par des solutions plus spécifiques, utilisant certes Internet ou le réseau, mais pas forcément le navigateur. Ainsi pour l’évaluation par QCM (Questionnaire à choix multiples) on commence à voir apparaître des outils assez bien finalisés et multiplateforme qui permettent, dans un espace d’enseignement, de structurer le travail des uns et des  autres. Au même rang on peut aussi voir arriver les applications qui permettent aux apprenants d’interagir, de leur tablette avec le tableau interactif piloté par le professeur. Ainsi on voit se développer des applications pour que les enseignants puissent piloter leur groupe apprenant en s’appuyant sur les outils du mobile learning en particulier

Voilà pour l’instant quelques éléments de réflexion que je vous soumets pour enrichissement bien sûr et critique, cela va de soi
A suivre
BD

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