Vivent les vacances et ses devoirs

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L’annonce, désormais rituelle (?), des devoirs de vacances en ligne proposés par le CNED mérite toute notre attention. Cette institution qui vient de voir arriver un nouveau « recteur » pourrait sembler devoir être exemplaire et innovante dans le domaine de la pédagogie et en particulier dans ce qui est en ligne. Or les premières observations faites par des collègues de mathématiques n’ont pas été révélatrices de cette dimension, bien au contraire semble-t-il…. Mais plutôt que de tenter de faire une analyse de ce qu’a pu produire le CNED, posons nous plutôt la question de ce que pourraient être ces « devoirs de vacances » ?
Tout d’abord une précision : l’auteur de ces lignes à souffert dans sa jeunesse des devoirs de vacances imposés pour le passage dans la classe supérieure par l’établissement scolaire dans lequel il faisait ses études. Irruption de l’école dans le temps de vacances, ces travaux étaient une « souffrance » personnelle. D’ailleurs ses éducateurs ont été jusqu’à charger un vieux monsieur de remplacer le cahier ennuyeux, sans pour autant ravir celui qui était l’objet de tant d’attentions parentales… Bref, les devoirs de vacances, très peu pour lui…
Alors qu’Internet et plus globalement l’informatique offre un potentiel de ressources exceptionnelles pourquoi ne pas en profiter pour inventer des scénarios captivants pour amener ceux qui le souhaitent, ou le doivent, à renforcer les acquis à  découvrir qu’apprendre en vacance peut être autre chose que la pâle copie des plus ennuyeuses journées d’école…
– Pour les amateurs de serious game (mais pas trop sérieux quand même) il y a de quoi faire. Rappelez vous ce jeux fascinant appelé « Croisades » qui dans une quête intelligente amenait à réviser le programme d’histoire de la classe de 5è. Il y en a eu bien d’autres et les histoires de l’Oncle Ernest n’ont pas à rougir devat ces maudits cahiers d’exercice dont le CNED nous habilement fourni la version PDF, signe d’une grande modernité…
– Pour les amateurs d’enquête policière, il y a de quoi inventer des scénarios d’enquête dans les savoirs qui pourraient amener des jeunes à passer des heures à investiguer le monde qui les entoure.
– Imaginons un peu l’observation des plantes et le travail qui pourrait être fait dans la constitution d’un herbier virtuel basé sur les cueillettes de terrain.
– Ne pourrait-on faire, à partir de ce train à vapeur qui longe la côte nous rappelant le bon vieux temps un travail de présentation numérique qui serait une articulation entre plusieurs domaines (histoire, vidéo, technique etc;..)
Parce qu’il ne s’agit pas de scotcher nos jeunes à l’écran. Non il s’agit surtout de « les mettre en activité » et ainsi d’aller de découverte en découverte. Animant des centres de vacances au début des années 80, l’auteur de ces lignes accompagnait pendant quatre semaines ces fameux « sauvageons » au bord de la mer autour d’activités maritimes et sportives. A l’époque l’ordinateur n’avait pas atteint les colos, seul le club med en faisait l’apologie… pour occuper les têtes blondes pendant que les parents batifolaient… Et pourtant dans ces colos, les jeunes ont appris tant de choses qui leur servent encore aujourd’hui mais qui étaient si peu scolaires, et surtout pas scolarisées.
Car c’est bien là le défaut de tous ces cahiers et autres cours : ils doivent ressembler à l’école, mais pas trop, juste ce qu’il faut : du scolaire mais avec de la couleur et des images; en vacance on peut bien avoir des images sinon ce serait aussi triste que pendant l’année. Il est temps que les parents et les enseignants se concertent pour inventer des projets avec les jeunes (oui avec eux, pas dans leur dos). On peut rêver que les vacances studieuses ne se limitent pas à une litanie de visite de musée (ou d’usine;..) mais qu’elles soient l’occasion de valoriser toutes ces petites choses qui nous environnent et qui sont autant d’occasion d’apprendre. Et si l’ordinateur peut servir à quelque chose, il ne faut pas en faire un passage obligé, aussi triste que les cahiers de vacances.
Les jeux en réseaux, les projets de blogues, les espaces collaboratifs en ligne, les séquences vidéos, voilà des outils qui peuvent raisonner de ces pratiques de vacances qui peuvent nous sortir des sempiternelles suites d’exercices. Les journalistes, botanistes, ingénieurs, constructeurs, bricoleurs, jardiniers, mécaniciens ont tout à gagner dans cela, car ils pourront peut-être y faire éclater leurs talents… ET puis aussi s’amuser et parfois même ne rien faire,
En tous cas pas des cahiers de vacances, fussent-ils en ligne…
A débattre
BD

1 Commentaire

  1. Personnellement, je préfère l’Album secret de l’Oncle Ernest (DVD très sympa).
    Je choisirais bien Twitter pour tester de nouvelles modalités de communication cet été.à défaut d’un cahier de vacances du CNED…too bad.
    Bon, d’accord, je n’ai pas d’i-phone ;-)pour relayer mes messages au bord de la côté sauvage mais la transmission de pensée, parfois, ça marche aussi très fort.
    Amicalement,
    Jacqueline

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