L’idée de réalité augmentée n’est pas nouvelle. C’est le numérique qui lui donne une actualité et un avenir qui peut être intéressant, amusant, hilarant, inquiétant…. Mais quand on parle de réalité augmentée, on s’aperçoit que les illustrations sont assez variées : depuis les lunettes ou les pare brise qui ajoutent des indications devant l’oeil de manière contextualisée, à la borne qui affiche des informations adaptées à celui qui la regarde parce qu’il est entré en contact avec la borne par son téléphone portable. Les exemples sont nombreux et on peut en trouver de nombreux exemples sur les sites du NET. D’ailleurs ne devrait-on pas parler plutôt de réalité augmentée ou plutôt de réalité élargie, enrichie….
En supposant que ces procédés se développent rapidement, essayons d’imaginer ce que cela pourrait donner dans le contexte scolaire. Je me suis amusé à imaginer quelques scènes de la vie quotidienne du monde scolaire enrichie par ces « technologies de l’élargissement du contexte » :
– A l’entrée de l’établissement, la personne en charge de l’accueil des élèves voit s’afficher sur l’écran de contrôle qui affiche le visage de l’élève pris par la caméra de l’entrée, les informations concernant la vie scolaire : activités, projets, retards, absence, indisciplines etc… Bref ce qui permet d’évaluer la capacité de l’élève à s’intégrer au fonctionnement scolaire et éventuellement de lui rappeler tel ou tel aspect qui le concerne (n’oublie pas de, excuse toi auprès de, va voir untel etc…)
– Le jour de la rentrée, les élèves pointent, dans la cour de l’établissement, la caméra de leur téléphone portable vers les camarades et les enseignants présents. Aussitôt s’affichent sur leur écran les indications qui permettent de savoir s’ils sont dans la même classe, si c’est le professeur principal. D’ailleurs pour les professeurs, les élèves ont développé un service appelé « connaissez les mieux ». Ce service permet d’afficher en temps réel et selon les activités, les habitudes de l’enseignant, ses exigences, ses recommandations. Chaque élève peut abonder cette base de données et chaque année elle s’enrichit d’informations permettant aux élèves de s’adapter rapidement à leurs enseignants.
– Lors d’un cours d’histoire, l’enseignant présente en début de séance la thématique et les objectifs. Aussitôt, grâce à la reconnaissance vocale du téléphone portable, l’élève voit s’afficher sur son écran un certain nombre d’informations qu’il pourra exploiter pendant la séance pour apporter de l’information, ou de vérifier ce que dit l’enseignant et aussi de retenir dans la mémoire de son téléphone les éléments essentiels pour la suite du travail.
– Au moment de corriger le test (le devoir) de ses élèves, l’enseignant a sur l’écran de son ordinateur l’ensemble des informations sur la progression des compétences de l’élève dans la discipline. Quand il prend une copie, la reconnaissance du nom (si la copie n’est pas munie d’une puce RFID) affiche instantanément les informations et attire l’attention de l’enseignant vers telle ou telle caractéristique de l’élève. Alerté ainsi, sa vigilance se porte sur les éléments essentiels lui permettant de mieux évaluer l’élève.
– Lors de la réunion parent-prof, l’enseignant qui a 1 heure hebdomadaire par élève a souvent du mal à se souvenir de ses élèves. Grâce au nouveau système enrichi, la simple prononciation du nom de l’élève suffit à afficher ses caractéristiques d’apprentissage et ainsi de mieux éclairer les parents et l’élève sur son parcours.
– Le chef d’établissement à qui l’on envoie un élève dispose sur son bureau d’un écran sur lequel s’affichent toutes les informations disponibles sur son interlocuteur. Il peut ensuite, selon les moments de la conversation afficher la liste des options de l’élève, les évaluations, les sanctions etc…
Imaginons quelques instants ce que cela donnerait dans le quotidien si ces scènes se produisaient réellement. On le voit la réalité augmentée, élargie, enrichie, est une évolution logique des technologies en place qui vise à enrichir le contexte présent pour mieux adapter notre conduite. ON peut bien évidemment envisager le meilleur comme le pire. La science fiction nous a déjà donnée bien des exemples, mais sans aller si loin, la réalité actuelle est en train de rattraper la science fiction et il va nous falloir être vigilants. Certes on pourrait toujours tenter d’interdire. Mais alors comment comprendre, éduquer au sens critique et construire des usages pertinents si on ne peut mettre en oeuvre ces technologies….
A suivre, sur nos écrans bien sûr…
BD
Mar 26 2010
3 Commentaires
Bonjour
Je trouve dommage que le principe pédagogique de la réalité augmentée d’un manuel élève ne soit pas signalé dans ce texte (voir par exemple en technologie http://www.nathan.fr/_includes/catalogue_detail_familles.asp?ean13=9782092516027).
Cordialement
Ignace Rak
Le scenario est intéressant mais tout ce qui a trait à l’identification par les visages et à l’accès immédiat aux informations sur les résultats et les troubles d’apprentissages ont pour le moment un peu tendance à m’effrayer ! J’essayerais dans un premier temps de ne pas ajouter de coucher de réalité augmentée sur les personnes mais en mettant le paquet sur les lieux, les actus, les ressources pédagogiques (comme les manuels mais aussi les journaux, les romans et les documentaires) qui pourraient être liées aux données d’emploi du temps ou à des flashcodes et les informations contextualisées et géolocalisées (animations culturelles et sportives, cantine, activités CDI etc…). A poursuivre en tout cas car ca ferait une belle preuve de concept. Merci du billet !
J’attire votre attention sur un podcast édité par la Vitrine Technologie Education qui traite aussi du sujet : http://ntic.org/reseau-tic/episode-32/